Des rêves et des faits du quotidien du début d'automne 2011
Nous sommes le 16 novembre 2017 et je poursuis le travail de copier-coller des extraits de mes écritures personnelles avec plusieurs années de retard. J’y vais selon l’énergie et le temps qui sont à ma disposition. Rappelons que depuis septembre 2015, je travaille au moins six demie-journées par semaine. Cela avait commencé par cinq jours chez madame E. et une journée chez madame T. L’automne dernier, madame T. envisageait de vendre sa maison au cours de l’hiver et j’avais alors ajouté le samedi à mes jours de travail pour madame E. Madame T, a depuis le temps décidé de rester dans la même maison, mais étant donné que j’étais accaparé par madame E., je ne suis pas retourné chez madame T.
Je me sens quand même très bien depuis un bon moment. L’épouse de mon psychologue G. est décédée à la fin juillet 2015 et je ne rencontre plus G. depuis ce temps. Il est possible que je le revois un jour, mais ce n’est pas dans les plans pour l’immédiat. S’il n’est pas disponible pour me rencontrer d’ici quelques années, par exemple, il est fort possible que j’en vois un autre, ne serais-ce que pour faire ce que G, faisait si bien, lire et commenter ces écritures.
Si ce n’est qu’ici, où je traite parfois de l’actualité du moment, j’écris sans lien depuis que je ne vois plus G. C’est bien ce que j’écris, ce n’est pas délirant, du moins à mon avis, mais d’écrire thérapeutiquement sans lien, c’est tout de même ainsi que j’ai glissé dans la folie en 1983. Mais il faut dire que je n’étais nullement médicamenté et que j’étais vraiment seul à l’époque.
Pour glisser dans la schizophrénie, cependant, j’ai appris par la suite que j’avais suivi le parcours normal, c’est à dire, une longue dépression qui s’est transformée en névrose, puis en psychose et qui finalement fut diagnostiquée comme étant de la schizophrénie.
Mais je sais que tout cela est très initiatique.
Le mardi 6 sept. 11
Comme d’habitude, l’autre jour, je ne suis pas revenu aux écritures. Je me reprends ce matin.
Entre le court premier paragraphe et maintenant, C. m’a visité et a bu son café. C’est une chose de faite pour ce matin. D’ordinaire, elle ne vient pas dans l’appartement si tôt. Mais ce fut quand même agréable, ce matin. Je savais avoir le temps. Hier, sa sœur lui a fait cadeau de plusieurs denrées alimentaires et son frigo et ses armoires sont maintenant bien remplis. Elle a du tabac pour les deux prochaines semaines. Seul l’argent pour la liqueur fait défaut. Je ne prête pas plus que $6.00 par jour pour cela.
Toujours est-il, pour compléter quelque peu ce que j’écrivais lors de la dernière séance d’écritures, cet autre rêve que je gardais en mémoire, il m’en reste encore quelques bribes, et comme pour ne pas l’enterrer, je n’ai pas rêvé depuis. C’était quelque chose de simple, mais en même temps chargé de symbolisme à mon avis. J’avais déménagé de la maison d’Aylmer que j’ai habitée avec ma mère et la psychologue que je rencontrais en 1981 et en 1982, C, avait loué le sous-sol de cette maison. Notons que du temps que je restais là, le sous-sol me servait de fumoir, de bureau et de salon. Et dans le rêve, je rencontrais professionnellement C. dans ce sous-sol. Nous étions vers la fin de la séance de thérapie et constatant que je n’avais pas le temps de lui raconter le rêve que j’ai narré l’autre jour, celui dans lequel il y avait un dernier repas chez des gens chez qui j’avais demeuré quelques jours et que je notais que ce repas avait des airs de jeudi saint, constatant cela, dis-je, j’ai dit à C, que je lui écrirais au sujet de ce rêve.
Et puis voilà, j’ai raconté ce rêve l’autre jour, et ce que je désire ajouter, c’est que dans la vraie vie, je sens et je sais que toutes les formes de travail sur moi que je peux faire depuis un bon moment, que ce soit l’abandon corporel, le travail d’énergie et les prières, la méditation, l’écriture et autres, tout cela renforce et bonifie, si je peux dire, l’être que je suis, et concrètement, cela me rend plus attrayant. D’une certaine façon, plus ou moins consciente, les gens ressentent la bonne énergie que j’ai en moi. Il y en aurait plus long à écrire là-dessus. Je le ferai éventuellement.
Enfin, pour ce qui est du rêve de ma psychologue qui louait le sous-sol, notons que ma mère habitait toujours cette maison et que dans le rêve, elle était bien, comme elle a été avant son accident cardio-vasculaire.
Le vendredi 9 sept. 11
Dernièrement, j’avais rêvé à une psychologue du passé, C. Je me suis réveillé ce matin avec le souvenir d’un rêve mettant en vedette mon psychologue actuel, G. Ce n’est que durant le temps que mon ordinateur se plaçait pour arriver au bon endroit pour l’écriture de ces lignes que le sens évident de se rêve s’est imposé à moi. J’étais en voiture avec G. et nous arrivions au terminus d’autobus. Nous devions monter à bord du même autobus tous les deux. Après avoir garé la voiture, G. a ouvert le coffre arrière pour sortir les bagages et l’évidence du rêve était là. Dans le coffre, il y avait un énorme sac à dos rempli à pleine capacité, et c’est G. qui l’a emporté. Enfin, pour ce qui est des détails de ce rêve, notons que nous avions un bon moment à attendre avant que n’arrive l’autobus.
Ce sac rempli à capacité signifie que le vécu s’accumule. Ces écritures me servent, entre autres de thérapie, et je suis du pour quelques bonnes sessions d’écriture. C’est à venir, car les conditions nécessaires, le temps et l’énergie, ne sont pas au rendez-vous, ce matin, car je dois me préparer pour me rendre chez madame E, puis chez M, pour le souper et quelques achats à l’épicerie
J’ai quand même un peu de temps pour narrer le quotidien des derniers jours. Mardi, j’ai conduit madame E. chez son médecin de famille pour des injections au genou. Le rendez-vous était à 10h30, mais à l’heure dite, l’assistante du médecin avait oublié de sortir le médicament du frigo avant l’heure comme cela doit être fait. Madame E. est donc ressortie du bureau et nous sommes allés diner au restaurant Bagel sur le rue Wellington. Nous sommes retournés chez le médecin vers 12h30 pour l’injection. Au retour chez elle, j’ai fait différentes tâches et je suis finalement parti vers 15h pour revenir ici vers 16h.
Mercredi, j’ai fait du travail extérieur pour madame E.entre 10het 14h J’ai taillé une des trois haies que je dois tailler d’ici l’hiver et j’ai tondu le gazon en avant de sa maison. Je suis revenu ici à 15h30 ce jour-là. Puis hier, j’ai fait une pouding chômeur pour C, et je suis allé chercher des médicaments à la pharmacie. Au fait, je désirais écrire un peu sur la journée d’hier parce que ce fut réellement une journée de congé comme je devrais m’en octroyer plus souvent. J’ai pédalé longuement sur la bicyclette d’exercice, le matin. Je me suis douché. J’ai lu le journal dans la salle communautaire. J’ai fait la sieste entre 11h et 13h. J’ai mangé une soupe et une salade pour le diner. Puis en sautant d’une station à l’autre sur la télé, je suis arrivé sur « l’université en spectacle » au canal Savoir ou, entre autres, un jeune immigré qui fréquente l’université du Québec à Chicoutimi, nous a offert une très belle prestation au piano. Puis j’ai presque achevé le roman que je lis actuellement.
Puis je me suis livré à une petite séance spéciale avec un livre et des dés qui servent un peu de médium. J’écrirai plus longuement là-dessus plus tard. Toujours est-il que je demandais ce qui adviendrait dans ma vie affective, si la rencontre d’un véritable ami était dans les cartons dans un avenir prévisible et je suis arrivé à ceci comme réponse : « je laisse à la vie le soin de réaliser mon rêve parce que j’entretiens que je ne suis qu’un spectateur ».
Le lundi 12 sept. 11
Je me livre à une écriture pendant la journée, aujourd’hui. Il est 9h50. Souvent, dernièrement, je ne m’assoyais devant l’ordinateur après les prières du matin que pour vérifier les messages de la nuit et j’espérais toujours revenir écrire plus tard durant la journée. Cela n’arrivait jamais. Il viendra un temps, j’espère, où je me sentirai suffisamment énergique pour écrire en soirée quand il est fort probable que plus personne ne frappera à la porte.
Hier, j’ai enlevé les plants de concombres du jardin. J’ai cueilli ce qui restait de bonnes tomates et je les ai données à M., une locataire ici, qui préparera du ketchup vert. J’ai dit que si elle veut donner un peu de son ketchup, de le donner soit à A. ou à C., deux autres locataires qui se sont occupés d’arroser le potager la plupart du temps au cours de l’été. J’ai laissé les plants de tomates et les plants de piments en place car ils produiront peut-être encore un peu au cours des prochains jours, voire des prochaines semaines. D’avoir libéré l’espace occupé par les plants de concombres me permet de commencer à enfouir quotidiennement mes déchets compostables. Le fait de faire cela tout l’automne et au début de printemps explique en partie l’excellente productivité de ce potager.
Vendredi dernier, au retour de chez M, il y avait un message au répondeur du téléphone de la part du docteur M, le spécialiste qui a procédé à la biopsie sur la petite bosse que j’ai en bas de la joue. En autant que j’ai pu comprendre, j’ai là une tumeur bénigne que je dois faire enlever. Il y avait également un message de la part de la secrétaire de mon médecin de famille, le docteur G, message qui demandait simplement de rappeler. C’était probablement au sujet des résultats de la biopsie. Les bureaux étaient fermés au moment où j’ai entendu ces messages, j’ai rappelé ce matin, et j’attend que J., la secrétaire, me rappelle.
Le mardi 13 sept. 11
Le docteur G. n’a pas encore reçu les instructions du docteur M. pour ce qui est des résultats de la biopsie. La secrétaire,J., devrait rappeler cette semaine, et, de toutes façons, j’ai rendez-vous chez le docteur G., mardi de la semaine prochaine. À force d’écouter de nouveau le message laissé par le docteur M., il me paraît de moins en moins négatif. Un exemple simple, engendré par ma légère surdité, au début, il dit : The results are back. Les premières fois, je comprenais : The results are bad.
Hier, c’était la deuxième injection avec le nouveau médicament que je reçois aux quatre semaines. Je me sens bien là-dessus. J’ai pris des comprimés de lorazepam au coucher, hier, à 21h15 et j’ai bien dormi jusqu’à 4h.
À part cela hier, j’ai terminé la lecture d’un roman. Je dois maintenant me rendre à la bibliothèque publique au cours des prochains jours. Aujourd’hui, et probablement demain également, je serai au service de madame E.