la très grande lettre

le samedi 8 février 2014

Des situations ont changé depuis quatre ans, mais il est quand même préférable de reproduire ici ces écritures datant déjà de quatre ans.
Lorsque j’avais commencé ce journal intime au début 2010, cela faisait déjà plusieurs années que je n’avais pas écrit pour la peine et c’est ce qui explique, en partie, que l’écriture était un peu laborieuse au début de ce journal. Au fil des semaines et des mois, je redeviens celui qui sait écrire comme il faut et le style est un peu plus coulant.
De toutes façons, il s’agit d’un travail de longue haleine auquel, si on calcule le temps que je passe à écrire la suite de ce que j’écrivais au début 2010, le temps que je corrige et le temps que je passe sur le site de journalintime.com, je consacre seulement quelques heures par semaine. Et c’est généralement assez tôt le matin que je m’occupe de cela, après un moment de méditation et de prière.
Je reproduis ici un autre extrait de ce que j’écrivais au début de 2010.
==> Le dimanche 14 mars 2010
==> Depuis hier, on peut dire que le pot de farine s’est vidé. Il ne me reste que quelques sous noirs. Je n’avais même pas l’argent nécessaire pour parier à la loterie d’hier soir.
==> En entrant dans ce dossier d’écritures, ce matin, j’ai corrigé et relu quelque peu jusqu’ici, et j’ai ainsi pu relire le rêve au cours duquel quelqu’un me tirait la jambe et que je croyais que c’était mon père. Mon thérapeute, G., me l’avait rappelé à la dernière entrevue, et ceci m’a fourni l’occasion de raconter les quelques dernières paroles que mon père m’avait adressées dans les jours et les heures précédant son décès subit en mars 1968. Et vraiment, l’émotion de tristesse et de manque était bien présente, comme si cela venait de se produire. G. a commenté par la suite que mon père était venu faire un petit tour ce matin là.
==> Il ne faut pas se le cacher, avec le redébut de ces écritures personnelles, c’est comme si j’entamais une nouvelle étape de thérapie, une nouvelle étape de l’initiation. Et je sais depuis longtemps que toutes bonnes thérapies commencent par les questions; « parle moi de ton père, parle moi de ta mère ». J’y reviendrai. Comme je reviendrai corriger les erreurs les plus évidentes dans l’écriture que ce rythme rapide laisse sur ces pages.
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Le mardi 16 mars 2010
==> Il est cinq heures du matin. Hier, je me suis couché à 8hres45, ce qui était passablement plus tôt que mes 22 h, 22hres30 habituelles. Hier, j’ai fixé les rendez-vous pour l’examen de la vue ainsi que chez mon psychiatre de l’hôpital R, le docteur B. J’ai droit à un examen de la vue une fois tous les deux ans et je rencontre le docteur B. une fois par année. Toujours via le téléphone, hier, je me suis renseigné pour la prise de sang de madame E. Nous nous rendrons à l’hôpital de H. ce matin vers 9hres30 et ce sera premier arrivé, premier servi. Nous étions allés au CLSC d’A., la semaine dernière pour cette prise de sang, mais ses veines étant trop petites, ils n’ont pu en soutirer du sang. Ils lui ont conseillé de se rendre à l’hôpital. En plus de cela, hier, j’ai écrit un long courriel à ma sœur M.. Je me suis rendu au CLSC de H. pour l’injection du Risperdal consta, médicament anti-psychotique qu’on m’injecte aux deux semaines depuis le printemps 2000. Hier, encore, j’ai fait une recette de côtelettes de porc pour le souper. Il s’agit d’une recette au four pour les côtelettes de porc qui inclue, entre autres, du bouillon de poulet, du ketchup, de la moutarde, des oignons, du céleri, des carottes, de l’ail. C’est très bon. Généralement, quand je fais une recette un peu élaborée, j’en donne une portion à C., ma voisine et amie. Et elle, de temps à autres, m’apporte des hot-dogs au fromage ou du pâté chinois, etc. C’est un genre de mini cuisine collective.
==> Je suis maintenant sans le sou. Un mal pour un bien, ces périodes de pauvreté absolue sont propices à une certaine forme de thérapie en solitaire. Il faut tout de même préciser que je ne manque aucunement de nourriture et que je ne devrais pas éprouver de manque de tabac avant que n’arrivent quelques dollars. La première rentrée d’argent à peu près certaine sera environ $20.00 de madame M., ce mercredi. Ensuite, ce vendredi, je recevrai la paye officielle de madame E.
C. n’a plus un sou également. Elle a comme drogue, le tabac, et la liqueur douce RC Diète. Généralement, ca lui en prend au moins deux ou trois grosses bouteilles au cours d’une journée.
Hier, en sortant pour aller au CLSC, j’ai vérifié mon courrier. Il y avait le chèque mensuel pour ma participation au panel des cotes d’écoute de BBM. Ce chèque est de $10.00. Je l’ai encaissé chez un dépanneur du coin (ici, il y a 4 dépanneurs chez lesquels on peut se rendre en moins de 5 minutes de marche). Celui-ci a gardé $1.00 comme commission pour changer le chèque. Il me restait donc $9.00. J’ai acheté une pinte de lait.
Avec le restant de l’argent, je calculais acheter un paquet de cigarettes pour être certain d’avoir suffisamment de tabac jusqu’à mercredi après-midi, alors que j’aurai touché au moins $20.00 de madame M. et qu’ainsi, je pourrai me procurer une blague qui me fera survivre jusqu’à vendredi alors qu’entrera la paye pour le travail chez madame E. qui se chiffrera à environ $87.00. J’achèterai alors deux petites cannes de tabac. Ce qui me durera environ 8 jours. C. m’a proposé d’échanger un peu de tabac pour deux RC au lieu de m’acheter un paquet de cigarettes. Je suis donc allé chez le dépanneur hier soir acheter deux RC à $2.00 chacun, une petite bière pour moi à $2.00, et un billet de Banco sans extra à $1.00
J’ai vérifié ce matin. Le billet est non gagnant. Mais il me faudrait écrire longuement là-dessus également. Ces dernières semaines, par exemple, il est arrivé à deux reprises, de choisir des numéros dictés par l’énergie et que ces billets étaient non gagnants, mais qu’au cours des huit ou neuf jours suivants, alors que je ne l’avais pas misée, la séquence aurait été gagnante de $25.00.
Cela fait partie du trip et les écritures à ce sujet viendront.
Aujourd’hui, je conduis madame E. pour la prise de sang. Je ferai d’autres choses pour elle. Et je travaillerai un peu pour madame M. en après-midi.