la très grande lettre

Le 14 octobre 2018, peu, mais mieux que rien

Le dimanche 14 octobre 2018

Je poursuis, très lentement, je l’admet, la publication ici de mes écritures personnelles. Le texte reproduit ci-dessous date de mai 2012.
Pour ce qui est du temps présent, je suis toujours au service de madame E six demis jours par semaine.
Et assez souvent je consacre quelques heures du reste de la journée à visiter C. qui est hospitalisée depuis plus de deux mois. En raison de son état, elle ne reviendra pas vivre dans l’appartement qu’elle occupait au Rez de chaussée de mon building. Elle vivra dans une résidence offrant davantage de suivi.
Je suis en paix, mais fatigué.
Je reviendrai.

Le dimanche 13 mai 2012
Avant d’inscrire la date d’aujourd’hui, j’ai relu les quelques dernières pages que j’avais écrites. C’est meilleur que ce que je croyais.
Jeudi, j’ai eu droit à une excellente rencontre avec mon psychologue G. Puis l’après-midi du même jour, j’ai conduit madame E. à un rendez-vous chez sa dermatologue à Gatineau. C’était la deuxième fois en peu de temps qu’elle rencontrait cette spécialiste à propos d’un problème d’exéma. Cette fois-ci, elle s’est fait dire qu’elle se sous médicamentait elle-même en ne prenant pas les antibiotiques tels que prescrits.
Ca fait plus que 30 minutes que je perd à essayer de replacer les caractères et la forme du texte comme c’était avant et je n’y arrive pas , tout cela en raison d’un cliquage involontaire. Si les ennuis persistent à la prochaine session d’écritures, je tenterai de recommencer à neuf dans un nouveau dossier. Je suis tanné de ces esties de cliquage involontaire dernièrement. Je vais cesser d’écrire maintenant et je recommencerai au même endroit dans le même dossier tantôt ou beaucoup plus tard.
Je reviens alors qu’il est près de midi à l’horloge, j’ai toujours droit à des caractères foncés, mais je cesse de tenter d’y remédier. Un des problèmes avec cet ordinateur, c’est qu’il est programmé en anglais et comme je suis loin d’être parfait bilingue, encore moins dans le langage technique, j’éprouve toujours des difficultés à régler ce genre de choses. J’espère tout simplement que lorsque viendra le moment, et ce ne sera probablement pas avant au moins quelques bonnes années, d’augmenter quelque peu le nombre de lecteurs de ce journal, j’espère qu’à ce moment dis-je, connaître un ami qui sera plus techniquement doué que moi et qui pourra replacer le texte dans la forme normale.
J’ai eu droit à la visite normale de C. ce matin, vers 6h, alors que je m’apprêtais à écrire. J’ai alors délaissé l’ordinateur pour lui parler durant une trentaine de minutes. Puis elle m’a téléphoné plus tard, cette fois, pour emprunter. Je lui ai bien dit que je lui prêtais $10.00, mais que c’était la dernière fois et bien que ce fût loin d’être la dernière fois que je lui dise une telle chose, cela l’a découragée et déprimée.
Pour ma part, avec C. ce mois-ci, j’ai atteint la limite de mes possibilités. Ce qui me restera d’argent d’ici la fin du mois me permettra à peine les achats d’épiceries chaque vendredi et les billets de loteries ou d’autres choses, le soir, au dépanneur. Le goût n’y est vraiment pas et il est hors de question que je recommence, mais je dois dire que je n’ai plus les moyens de fumer.
Il se passera quelque chose avec C. Je ne sais quoi, mais pour ma part, tout en demeurant ami avec elle, je n’ai pas de responsabilités concernant ce qu’elle devrait faire. Elle est très malade physiquement finalement, mais c’est tellement dû à de mauvaises habitudes de vie que je considère qu’il est trop tard pour opérer un redressement et si je continue de prier pour elle, c’est dans le but qu’elle obtienne le plus de paix possible et qu’elle souffre le moins possible. Que la séparation d’avec elle survienne d’ici peu ou dans très longtemps, avec elle j’aurai ri comme j’aurai ri avec fort peu de personnes dans ma vie. C’est d’ailleurs elle qui m’a fait réaliser combien peu les gens riaient en général. Les gens sourient, peut-être, mais pour ce qui est de se laisser aller au fou rire, c’est beaucoup plus rare.
Et puisqu’on est dans le domaine du rire, ce n’était pas dans mon plan d’écriture pour aujourd’hui, mais aussi bien de poursuivre un peu sur le rire, sur mon rire, qui, comme le reste, j’ai constaté via l’observation des autres. Quand j’habitais avec L. et ma mère, L. avait commenté à un moment en parlant de ma mère et moi, « quand vous vous mettez à rire vous deux », comme quoi ma mère et moi étions pris d’un fou rire commun à l’occasion. Puis alors que j’étais dans le groupe de Katimavik, à Cambridge, en Ontario, une amie d’alors, D. avait commenté alors que nous marchions près de notre maison : « tu as un rire communicatif ». Puis D. O., dont j’ai appris le décès relativement récemment dans les pages nécrologiques du Droit, mais qui avait été hospitalisée en même temps que moi à l’été 1983 et que j’ai revue par la suite alors que je quittais le programme « Envol », en 1986, avait dit en 1986, en se souvenant de 1983 et en pensant à moi, mais s’adressant à un autre : « il rit fort ». Même commentaire de la part d’un autre copain, P., alors que nous étions tous deux agents de sécurité en 1987. D m’avait encore une fois fait éclater de rire en 1990 alors que je l’avais croisé à l’hôpital quand j’attendais pour mon injection, elle y était pour une autre raison, elle m’avait dit; « je vais avoir 80, puis je vais encore venir ici », signifiant qu’il n’y avait pas de fin à la maladie mentale.
Une des dernières blagues que j’ai entendu à la radio et qui m’a fait franchement rigoler, c’était dans le cadre de l’émission d’humour « à la semaine prochaine » à Radio-Canada. C’était un faux bulletin de nouvelles et l’annonceur disait : « À tel endroit, il y a eu un tremblement de terre d’une magnitude de 8,5 sur l’échelle de Richter. Ça fait tomber Richter de son échelle ». Même quand je suis seul et qu’il .m’est donné d’entendre une blague aussi hilarante, j’éclate d’un rire franc.