la très grande lettre

le dimanche 12 janvier 2014

J’ai coupé et j’ai corrigé quelques lignes que j’avais écrites au début de 2010.
Avant de les reproduire ici, certaines précisions s’imposent.
De ma lecture d’extraits de journaux intimes publiés sur ce site, journal.intime.com, hier, j’ai retenu pour mon propre journal la méthode de désigner les gens par une seule lettre, ce qui permettra de conserver un certain anonymat pour un bon moment. J’utiliserai le même procédé pour désigner une ville.
J’indiquerai seulement ici que j’habite la province de Québec dans le pays Canada. Les villes et les résidences nommées dans mes écrits se verront attribuer une lettre.
Au cours des premières lignes que je copierai-collerai ici tantôt, j’écrirai un nom propre au complet, et c’est celui de Stéphane Dahissiho.
Il me faudrait mentionner ici que je suis gay, plus exactement bisexuel. Et Stéphane Dahissiho est le nom sous lequel j’ai connu un imposteur sur l’internet. Durant de longs mois, en 2009, j’ai été follement amoureux de ce type qui n’existait pas. J’ai été transporté par son énergie jusqu’à temps que je tombe de haut lorsqu’il a admis m’avoir menti tout ce temps. Je le croyais de race blanche, il était noir; je le croyais étudiant universitaire, il était autre chose, etc.
J’ai mis fin totalement aux communications avec lui au cours des premières semaines de 2010. Et depuis ce temps, je veille à ne pas me lier d’amitiés avec qui que ce soit sur internet qui vit outre-mer.
Ce que je vais reproduire ici tantôt est d’une écriture laborieuse au début. Je n’avais rien écrit de valable pendant plusieurs années auparavant.
Longtemps avant cela, j’avais beaucoup écrit, mais j’avais tout détruit, considérant que j’avais trop déliré au cours de ces pages.
Je reproduis ces quelques premières lignes ici.
5 janvier 10
5 heures et 30 du matin. Timide xième début d’un journal personnel. Je me suis endormi vers 21hres30 hier pour m’éveiller à 4hres ce matin. J’ai fait réchauffer le café qui restait de la veille et fumé quelques cigarettes.
Je désire simplement lâcher le morceau, ce matin. Le 2 janvier, vers 17hres, j’ai clavardé avec Stéphane Dahissiho et celui-ci m’a demandé si j’avais le temps de discuter. Je ne sais pas quoi dire en premier ce matin, que je ne suis plus en amour ou que je me suis fait rouler dans la farine d’une façon qu’on ne peut imaginer.
Toujours est-il, Stéphane, ce soir là, s’est confessé selon ses dires. Premièrement, il n’a pas 30 ans, mais 17 ans; deuxièmement, il est de race noire; troisièmement, il n’est pas gay, quatrièmement, il ne s’appelle pas Stéphane Dahissiho, mais Latif Akibou Osseni. Et puis on pourrait continuer, les photos du beau gars qu’il m’avait envoyé au début provenaient d’internet; il vit avec ses grands-parents et sa mère. Il semble que le fait que son père soit décédé soit vrai.
J’ai clavardé une fois de plus avec lui dimanche. Il faut dire que l’intensité d’énergie a été réduite au moins par mille fois. C’est fini, c’est bien évident. Il continue de m’écrire, s’excusant de ce qu’il a fait et demandant de me garder comme père et comme ami. J’ai dit oui, mais je suis ambivalent. De toutes façons, il ne s’agit plus du tout de quelqu’un à qui je vais écrire régulièrement.
Pour moi, Stéphane Dahissiho est mort. Et je ne peux même pas prier pour lui car c’était un fantôme. Comme dans la chanson Bozo de Félix Leclerc,≪comprenez bien, il n’existe pas≫. Je suis quand même légèrement ému en pensant à lui. (Fin du coller-copier pour le moment).