la très grande lettre

le 23 juin 2015, un autre extrait de mes écritures du passé

J’avais écrit un petit bout ici et, je ne sais comment, j’ai perdu ces écritures.
Toujours est-il que je viens de corriger d’autres pages de ce que j’écrivais au début de 2011 et que, comme les autres fois, je les reproduirai ci-dessous.
J’ai décidé de moins rayer dans la chronique du quotidien en évitant de tomber dans la lourdeur.
Nous sommes au Québec, dans les jours au cours desquels nous célébrons la Fête nationale, le 24 juin.
Il y a 20 ans aujourd’hui, le 23 juin 1995, je rencontrais J. le jeune homme qui a été mon copain spécial pendant un peu plus de cinq ans. C’était bien de le connaitre à l’époque.
Sans plus tarder, je retranscris ces écritures ici.

Le jeudi 6 janvier 10
Ca va bien ce matin. Il est tout près de 6h Même si je rencontre G. aujourd’hui, j’avais le goût d’écrire un peu. Des bouts de rêves flottent dans ma mémoire depuis quelques jours.
Il y a tout d’abord eu un rêve mettant ma mère en vedette. C’était clair qu’elle était morte et qu’elle revenait pour un certain temps. Cela ne semblait surprendre personne. Elle se comportait passablement comme au cours des dernières années, avec, peut-être, un peu -plus de mémoire. Dans le rêve, je devais l’accompagner à tout moment et cela me fatiguait.
Puis plus récemment, il y a eu un rêve dans lequel figurait ma mère une fois de plus, mais cette fois-ci, il n’était pas question de revenir de l’au-delà. Il y avait ma mère et moi, puis un téléphone ouvert. Et dans le récepteur de ce téléphone, j’entendais une scène qui se déroulait chez la sœur de ma mère, tante M., également décédée. Et chez tante M., il y avait d’autres personnages dont la plupart sont décédés aussi. Chez tante M., ils terminaient une partie de carte.
Dans ce rêve, ce qui n’est pas le cas dans la réalité, tante M. avait un enfant muet et simple d’esprit. Et après la partie de carte, tante M. giflait cet enfant pour le punir de quelque chose qui s’était produit quelques jours auparavant. Tante M. giflait, puis parlait un peu, et elle giflait de nouveau, plusieurs fois comme cela. L’idée du rêve est que par la suite, elle devait venir parler au téléphone avec ma mère.
Puis la nuit dernière, il y avait Y., une locataire ici et il y avait $25.00 en billet de banque et une porte d’appartement laissée entrouverte.
Le vendredi 7 janvier 2011
Excellente rencontre avec mon psychologue, G. hier. Lorsque G.a fait ressortir le fait que le personnage d’un des rêves rapportés hier, ce personnage de l’enfant que tante M. giflait, il m’a fait découvrir que cette personne avait dans la vingtaine, et que c’était l’époque de la grande dépression, de la névrose et finalement de la psychose. Toujours est-il que j’ai ressenti quelque chose qu’on ne peut ressentir que dans un cabinet de psychologue, quelque chose de très fort dans le bas du ventre, et ceci a fait beaucoup de bien. J’en ai déduis par la suite qu’une certaine guérison venait de débuter. Une guérison qui conduira, dans un avenir assez rapproché, j’espère, à l’arrivée d’un ami spécial dans ma vie, une véritable relation d’amitié particulière, soit quelque chose dont j’ai été privé pour la plus grande partie de mon existence.
Toujours est-il, A., locataire ici, m’a visité hier soir. J’ai complété deux sondages sur internet, hier, également, et j’ai mangé des côtelettes de porc pour le souper. Ce matin, au réveil, à 4h30, j’ai immédiatement accroché mon affiche indiquant de ne pas déranger. C’est ce que je devrais faire tous les matins jusqu’à la fin des prières, de la période d’ordinateur et de la toilette matinale.
Je me sens bien. Il y a vraiment quelque chose de bien qui s’est enclenché hier et qui se préparait depuis quelques jours. Au cours des temps qui viennent, il devrait y avoir d’avantage d’écritures personnelles à l’ordinateur, d’avantage de périodes sur la bicyclette stationnaire, d’avantage de lecture de romans, un tas de choses qui fera en sorte que ma vie sera plus agréable et un peu plus pour moi.
En entrant dans l’appartement ici, en juin 2008, J. une des intervenantes m’avait dit : « t’as pris soin de ta mère, puis ensuite tu as pris soin de L., maintenant, il est temps que tu prennes soin de toi ».
Je vais chez madame E. ce matin.
Le mardi 11 janvier 11
Pour une raison ou pour une autre, je n’ai pas écrit au cours des derniers jours, bien que je fusse libre le matin. Je me reprends aujourd’hui alors que je dois me rendre chez madame E. L’affiche indiquant de ne pas déranger est suspendue à ma poignée de porte.
Ces derniers jours, il faut dire, j’ai consacré un certain temps à rechercher sur l’internet des sites qui pourraient m’aider à faire fonctionner ma caméra web. J’ai réussi à télécharger le pilote à partir du site de la compagnie et j’ai également téléchargé une autre chose qu’il y avait sur mon CD que je n’ai pas réussi à faire fonctionner. Toujours est-il que j’ai tout entré ce qu’il devait y avoir sur le CD et cela ne fonctionne toujours pas. D’autres recherches tantôt m’ont amené à un site qui offre de résoudre les problèmes avec ce type de caméra. Je retournerai sur ce site au cours des prochains jours.
Vendredi dernier, madame E. a fait l’acquisition de quatre plantes pour sa maison. Elle m’a écrit le matin suivant qu’elle était heureuse lorsqu’elle pénétrait dans sa forêt.
Hier, je suis allé renouveler des livres à la bibliothèque municipale. J’en ai quelques excellents à lire. Samedi, j’ai soupé chez ma sœur M, et dimanche, j’ai fait de même chez ma sœur T. Demain, je dînerai avec mon frère A.
Le samedi 15 janv. 11
C’est un petit matin tranquille. Hier soir j’ai fait deux grosses brassées de lavage que je fais sécher dans l’appartement. Aujourd’hui, si je fais ce que je crois, je laverai mes draps de lit.
Mercredi, comme prévu, j’ai dîné avec A. Sa fille A., qui travaille non loin de là, nous a rejoints pendant son heure de lunch. Au menu, il y avait une très bonne soupe, et une sandwiche un peu spéciale préparée avec du pain indien, des nannes, du moins c’est ainsi que l’on nommait cela lorsque je travaillais comme plongeur dans un restaurant indien au cours des étés 78 et 79.
A. se remet doucement de son opération. Bien que fatigué, il semble bien aller. Il fait très attention à son alimentation, entre autres à la consommation de sel.
À 5h, jeudi matin, j’ai appelé le taxi pour me rendre au parc o bus Rivermead sur le chemin d’Aylmer. Le premier autobus se rendant à Aylmer ne partait que de cet endroit à 6h08. Ne voulant surtout pas le rater, j’ai fini par arriver beaucoup trop tôt et j’ai dû attendre près d’une heure. Je suis arrivé chez madame E. à 6h20 et nous sommes partis à 6h30 en direction de l’hôpital de Buckingham pour l’opération à son œil droit pour enlever les cataractes. L’opération comme telle ne dure qu’une quinzaine de minutes, mais elle est restée trois heures dans la section des opérations. Tout s’est bien déroulé. Ensuite, nous avons mangé une sandwiche à la cafétéria de l’hôpital avant de revenir à Aylmer. J’ai quitté sa résidence à 13h30 et son fils, P., qui demeure à Aylmer, est venu la rejoindre à 14h. Son autre fils, A., qui demeure à Val-des-Monts ,s’est joint à eux pour le repas du soir. Puis P. a dormi là ce soir là. J’ai inscrit cinq heures à la feuille de temps pour cette journée.
Puis hier, comme c’est toujours le cas dans ce type d’opération, elle avait rendez-vous avec le docteur qui l’avait opérée. Il s’agit du docteur T. qui a son bureau à Hull. Nous avons attendu une heure avant qu’elle ne rencontre le médecin pendant cinq minutes. L’opération a très bien réussie. Déjà hier matin, elle disait mieux voir.
Il y avait trois heures d’inscrit à la feuille de temps pour la journée d’hier. Et en plus, cette semaine, il y a eu trois heures et demie mardi, ce qui fait un total de 11 heures et demie pour la semaine qui est la première des deux semaines de la période de paie. Le gouvernement lui alloue cinq heures par semaine soit dix heures par feuille de paie. Elle me paye en argent comptant pour les heures supplémentaires. Pour la période, il y aura certainement un nombre record d’heures supplémentaires.
Le lundi 17 janvier 2011
Il est près de 9h. Les activités du matin sont choses du passé, le déjeuner, la toilette, les prières. C. n’a passé que quelques minutes ici ce matin. Son copain M. devant la visiter. Je ne sais s’il viendra. Il fait moins 24 degrés.
J’ai fait quelques brassées de lavage en fin de semaine. J’ai terminé hier matin avec les draps de lit que j’ai fait sécher dans la salle de bain. J’ai fait le lit hier soir.
Céline s’est roulé trois paquets de cigarettes samedi et hier, et, en plus, je lui ai prêté quelques dollars. Je n’ai plus rien pour elle pour un bon moment. J’ai fait une moyenne épicerie samedi soir en revenant avec M, et hier, chez le dépanneur, j’ai acheté du lait et du pain. Il me reste probablement suffisamment de sous pour une boîte de tubes à cigarettes et un billet de banco ce soir. Ensuite, il ne me restera plus rien jusqu’à la paye régulière de madame E., ce vendredi.
Le mardi 18 janv. 11
De bon matin, il est 5h45. Je viens de terminer les prières du matin. Les jours ou je dois sortir le matin, ces prières représentent un rite d’une durée d’environ 20 minutes. Cela fait du bien, et, je crois percevoir que cela fait du bien à quelques autres personne également. Je me promets toujours d’expliciter d’avantage un jour ce que je fais au cours de ces prières. Cela viendra.
Toujours est-il, je me suis beaucoup reposé hier. J’ai dormi deux heures en avant-midi et j’ai dormi de nouveau au retour du CLSC vers 15h. Et malgré cela, j’ai connu une bonne nuit de sommeil par la suite. Je me suis endormi vers 22h et je suis sorti du lit à 4h30 ce matin.
J’aimerais bien que vienne à s’instaurer la discipline d’écrire un peu tous les matins. C’est vraiment la période de la journée la plus propice aux écritures. Cela aussi viendra.
J’ai suffisamment dormi pour rêver un peu.
Dans l’un de ces rêves, j’étais à bord d’un autobus du même type que les autobus de ville mais je revenais vraisemblablement d’un long voyage. Je crois que ma mère figurait dans ce rêve.. Elle était en avant de l’autobus et j’étais derrière. Nous étions près de notre maison. Quelques scénarios me reviennent en mémoire par rapport à cet autobus. Premièrement, j’avais un copain, un ami spécial. C’était un jeune homme. Et celui-ci avait un jumeau identique. Et ce jeune homme était à l’extérieur de l’autobus avec son frère. Il y a eu comme un jeu entre nous trois, moi affirmant pouvoir discerner lequel était mon copain et lequel était son frère, puis les deux se sont approchés de l’autobus et l’un d’entre eux m’a parlé par la fenêtre. Je ne me souviens pas si je l’ai bien identifié mais ce flash de rêve laisse un très bon souvenir.
Puis toujours dans cet autobus, quand est venu le temps de sortir, je crois, je suis sorti par la porte du milieu, et, avant de sortir, j’ai remarqué sous le siège près de la porte (C’est le siège que je choisis tout le temps lorsqu’il est libre dans les autobus de ville. Celui juste derrière la porte du milieu des autobus), j’ai remarqué sous ce siège, dis-je, qu’il y avait ma valise, et de cette valise, mes écritures dépassaient, les feuilles de La très grande lettre dépassaient.
Il y a eu plus d’un rêve au fait, mais ils s’embrigadent l’un dans l’autre. Ailleurs dans ces rêves, il y avait ma mère, à bord de l’autobus, puis à la maison de Luskville. À la maison de Luskville, je l’aidais à enlever ses bas-culottes. Puis dans une autre scène, la chaide qu’il y avait véritablement derrière la maison de Luskville avait été retournée de côté et agrandie. Je notais à ma mère que c’était mieux ainsi. Puis j’ai trouvé une longue broche à foin dans cette chaide, broche qui devait nous servir à ma mère et à moi.
La valise d’où ressortaient les écritures, cette grande broche solide, ce retour de voyage en autobus, ce copain beau comme un cœur qui avait un frère jumeau, ce sont là les principaux symboles sur lesquels on devrait se pencher pour faire ressortir quelque chose de ces rêves.
Le mercredi 19 janv. 11
Histoire d’écrire quelques mots, je suis de nouveau à l’ordinateur ce matin. Il est 6h. Hier je suis arrivé chez madame E. à 9h20 et j’en suis reparti à 12h10. J’ai vidé le lave-vaisselle, j’ai fait une brassée de lavage, j’ai enlevé la neige sur le perron et j’ai fait quelques commissions au village. J’ai inscrit deux heures et demie à la feuille de temps. Comme toujours, ce fut une bonne session de travail.
J’ai mangé des hamburgers de ma sœur M. pour le souper avec des patates et une salade. J’ai également fait cuire une betterave. C. a passé somme toute assez peu de temps ici hier.
J’ai bien dormi cette nuit. Je me suis levé à 4h30, ce matin. J’ai rejoint ma sœur M.P pour son 70e anniversaire de naissance hier. H. m’a également appelé pendant que Thérèse assistait à une assemblée.
Le jeudi 20 janvier 11
Encore quelques mots ce matin. Le jour le jour n’est pas long à décrire. Hier, j’ai marché jusqu’au bureau de l’aide sociale au centre-ville de Hull pour y porter le dernier talon de la paye de madame E. Je suis revenu et je me suis reposé passablement pour le reste de la journée. À 12h30, j’ai regardé un bon bout du « club des ex » à RDI, puis j’ai dormi le restant de l’après-midi. Pour le souper, j’ai mangé du macaroni à la viande préparé par l’épouse d’A., G..
Un flash des derniers rêves qui me revient. Il y avait un grand bol d’eau chez l’un des dépanneurs des alentours ici, cette eau devait servir à prendre nos médicaments. Il y avait de l’eau chez le dépanneur, mais il n’y avait pas de tasse pour prendre l’eau. Je suis revenu à la maison, et cette maison était la maison de Luskville. J’ai pris une tasse et je suis retourné chez le dépanneur. Et cette fois, le dépanneur était au village de Luskville. Je marchais le long du chemin et je ne trouvais plus le dépanneur. Il faisait noir. Je craignais d’être arrivé trop tard.
Le lundi 24 janv. 11
Enfin, ce matin, j’écris un peu en espérant écrire de nouveau au moins une autre fois au cours de la journée. C’est le 24 janvier aujourd’hui. Il y a quatre ans, aujourd’hui, ma mère quittait la maison d’Aylmer pour ne plus y revenir. Elle a habité un peu plus d’une semaine à la résidence « La renaissance », à Aylmer, avant d’être transférée à la résidence « Le foyer du bonheur » à Hull. Elle a quitté la maison le 24 janvier et est décédée le 23 avril de la même année. Moi, le premier février de cette année là, j’avais mon souper d’intégration à la résidence Saint-François à Gatineau, et le 5 février, j’y emménageais.