la très grande lettre

Le moment où le style s'améliore. Le 4 mai 2014

C’est en effectuant les opérations de coupes et de corrections tantôt que je me suis rendu compte qu’un certain moment dans ce que je reproduirai aujourd’hui, le style devient vraiment plus coulant et de lecture plus aisée.
Et dans ces écritures, j’en suis à juin 2010, soit environ six mois après le début de cette version de La très grande lettre.
Il y a encore beaucoup de faits et gestes du quotidien, il y en aura jusqu’à la fin. J’ai déjà lu quelque part si vous voulez atteindre l’universel, parlez de vous mêmes.
Ici, en mai 2014, au Québec, le printemps tardif est parmi nous, et de ce fait, tout est plus beau, tout est plus doux.
J’ai fait acquisition d’une liseuse dernièrement et je me suis rapidement habitué aux livres numériques.
Alors, ci-dessous, ce que je peux reproduire maintenant de ce que j’écrivais en 2010.

Le dimanche 6 juin 2010
Dans quelques minutes, il sera 6 h. Hier matin, j’ai biné la terre du potager, j’ai attaché quelques plants de tomates avec des bouts de corde et j’ai planté le bleuettier non loin du jardin. J’ai vérifié ce matin. Tout est en ordre. Pour ce qui est d’attacher les plants de tomates, je ferai cela par petites bourrées de temps à autres. Hier après-midi, entre deux ondées, j’ai réussi à tondre le gazon chez madame M. Il a plu trop rapidement cependant pour que je passe le fouet. Si la maison n’est toujours pas vendue, je devrais y retourner dans une dizaine de jours. Après cela hier, j’ai soupé chez ma sœur M. et je me suis procuré quelques denrées à l’épicerie sur le chemin du retour. Avec les deux brocolis que j’avais reçus en prime lors de ma dernière grosse commande d’épiceries, M. m’a préparé une dizaine de portions de crème de brocoli. Elle m’a donné $3.00 pour l’achat d’une pinte de crème que je me servirai lorsque je mangerai une de ces portions.
Cela fait plus de 30 minutes que je suis à l’ordinateur finalement. C’était la première fois que j’y venais depuis hier matin. Quand je m’y installe depuis un bon moment, cela demande un certain temps à faire la tournée de mes sites de rencontres et de mes sites de sondages payants. Il n’y avait pas de sondages à compléter, ce matin. C’est rare qu’on en propose de nouveaux les fins de semaine. Pour ce qui est des sites de rencontres, il y a un gars de la Belgique qui m’écrit sur le site depuis quelques jours et qui, ce matin, me demandait mon adresse courriel pour m’envoyer des photos. Je lui ai donnée. Pour ce qui est de ces sites, je dois absolument, d’ici peu, consacrer une session d’ordinateur à actualiser mon profil.
On ne peut pas dire que je suis malheureux, mais ce serait un plus intéressant qu’il y ait un véritable copain, un véritable ami dans ma vie. Son lieu de résidence importe peu pourvu qu’il soit réel et qu’il me fasse vibrer positivement.
Tout récemment, tôt le matin, Stéphane nice body affichait disponibe pour le clavardage. C’est quelque chose qui ne s’est produit que deux fois depuis les aveux et la rupture rapportés au début de ce journal. La fois précédente, j’étais demeuré invisible. Je m’étais rendu compte par la suite qu’il n’avait été disponible que le temps de changer sa photo dans son espace perso de Windows live. C’était dans le même but la dernière fois sauf que cette fois-ci, j’ai affiché disponible également et je suis allé dans le site Distingay, un site de rencontre international.
J’avais un message d’un français, près de la trentaine. Message auquel j’ai répondu sans donner mon adresse courriel.

Le mardi premier juin 2010
Il est 5hres40. Une douce pluie bienfaisante tombe présentement. J’ai visité le potager, comme tous les matins, nul besoin d’arrosage. Hier, alors que je magasinais en compagnie de madame E. j’ai acheté de la ciboulette à transplanter ici, et, également, j’ai fait l’acquisition d’un arbre qui produira des bleuets. Cela m’a coûté moins de $10.00 pour ces deux achats. Ce sera tout pour un bon moment pour ce qui est d’investir dans le potager. Il reste l’entretien quotidien, comme d’attacher les plants de tomates après les piquets. En tous les cas, le potager connaît vraiment un début impressionnant cette année.
Hier, j’ai comptabilisé trois heures de travail chez madame E. bien que je sois resté tout près de quatre heures avec elle. Encore une fois, nous avons fait la tournée des magasins en prévision du fait qu’elle recevra son fils A. l’épouse d’A., C. ainsi que la mère de C. pour le repas du midi aujourd’hui. Il est prévu que je retourne demain et vendredi chez madame E. Et demain, si la température le permet, ce sera pour tondre le gazon, ramasser l’herbe probablement et ensemencer aux endroits qui nécessiteront d’avantage de verdure.
Au centre de jardinage, hier, madame E. a, entre autres, acheté des fleurs dont le nom en langue anglaise est : Marygold. Je chercherai la traduction française un peu plus tard. Toujours est-il que madame E. m’a appris que de faire du thé à partir des fleurs séchées de Marygold constituait un excellent remède contre l’arthrite.
Ces jours-ci, et probablement pour un bon moment, j’achète simplement un billet de $2.00 de la loterie Banco tous les jours. Dans ces $2.00, il y a $1.00 pour une séquence de 10 chiffres et $1.00 pour le numéro de l’extra. Dimanche dernier, l’extra de mon billet se terminait par le chiffre 7, et j’avais les deux derniers numéros de l’extra. J’ai donc gagné $5.00. Hier soir, j’ai encaissé ce billet à un des dépanneurs du coin et j’ai acheté le billet pour hier soir. Toujours est-il, ce que je voulais souligner, c’est le fait que c’est tout ce que j’ai acheté chez ce dépanneur, le billet de loterie. Le commis m’a donc remis $3.00. Je crois que c’était là une des premières fois que j’étais plus riche en sortant du dépanneur qu’en y entrant.

Samedi dernier, j’ai coupé l’herbe chez madame M. et j’ai soupé chez ma sœur M. Mardi, j’ai conduit madame D. à un rendez-vous à l’hôpital de Hull. Mercredi, j’ai travaillé pour madame E. Jeudi, j’ai fait cuire un rôti de bœuf et j’ai préparé du sucre à la crème pour L. Hier matin, je me suis rendu chez les D.dans le but de les conduire à un rendez-vous, mais ce rendez-vous était pour la veille. Je suis resté avec eux et une de leur fille durant une vingtaine de minutes, le temps que le pharmacien confirme la livraison des médicaments. Sans cela, ils auraient dû se rendre à l’urgence et j’aurais été utile.
Il faut préciser que monsieur D. a séjourné quelques jours à l’hôpital, et que madame D. pouvant difficilement demeurer seule, leurs enfants assuraient une présence quasi constante. Étant donné qu’ils ne sont pas habitués à manœuvrer la chaise roulante pour madame, il requérait mon aide pour les sorties chez le médecin.
Il faut dire aussi que monsieur D. est un retraité de la compagnie Nortel. Une compagnie jadis prospère qui a éprouvé de graves problèmes financiers au cours des dernières années et qui a finalement été vendue à une autre compagnie. Comme conséquence de tout cela, le chèque de pension de monsieur Dubois sera amputé de 40 pour cent de sa valeur à compter du mois de septembre et la totalité de l’assurance pour les soins médicaux lui sera retirée.
Monsieur D. est légèrement en meilleure santé que son épouse. Il a cru longtemps qu’il pourrait prendre soin de celle-ci. Mais sa fille me racontait au cours du trajet en voiture, cette semaine, que monsieur Dubois avait dû être hospitalisé à quatre reprises au cours des derniers trois mois, et, que, chaque fois, il leur fallait assurer une présence auprès de madame. Et tous les membres de la famille occupent un emploi.
Ceci, ajouté à l’amputation de près de 50 pour cent de la pension, si l’on tient compte de la valeur des bénéfices médicaux, fait en sorte qu’ils devront probablement déménager de nouveau d’ici le printemps prochain, et probablement, avant.
Et puis hier également, j’ai tondu le gazon de monsieur T. et j’ai soupé à mon ancienne résidence.
Puis il y a eu le fait d’accueillir C. tous les jours et quelques fois par jour, les sessions dans le potager (il y a déjà de petites tomates sur les plants), l’écriture de quelques courriels, etc. Tout cela fait que j’ai délaissé ces écritures pendant plusieurs jours. J’ai été pris à raconter les faits et gestes de la semaine ce matin. J’ai maintenant le goût de cesser d’écrire et de faire d’autres choses. Parfois, j’ai le soupir court pour l’écriture thérapeutique
Le dimanche 13 juin 2010
Il est 15 h Vers 16hres15, T. et H. viendront me chercher pour le traditionnel souper du dimanche soir. Ce matin, j’ai bien travaillé dans le jardin. Je lui ai fait sa toilette du dimanche. Il progresse à un bon rythme. En attachant des bouts de ficelles aux plants de tomates, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup plus de fleurs et de petites tomates que je ne le croyais.
Tout en m’activant dans le potager, j’ai eu l’occasion d’échanger quelques mots avec deux locataires d’ici, G. et M.. Et à la fin de ma session de jardinage, je me suis assis près de là pour fumer une cigarette et C. est venue me rejoindre. Nous avons parlé un petit moment et je suis rentré dans mes terres. J’ai mangé un sandwich au jambon. J’ai bu un verre de jus de tomates et, j’ai fait la sieste jusqu’à 14 h..
Peu de temps par la suite, monsieur D. a téléphoné pour me dire que son épouse avait un rendez-vous à 13hres30, demain, lundi, à l’hôpital de Gatineau. Monsieur D. accompagnera son épouse, donc, aucun de leurs enfants n’aura besoin d’être là. Cela surcharge un peu l’horaire pour demain alors que je dois être chez madame E. le matin pour du jardinage et d’autres travaux. J’ai donc expédié un courriel à madame E. pour l’avertir que je devrai partir de chez elle à 11hres15 demain pour monter à bord de l’autobus de 11hres23 qui passe près de chez elle. Ensuite, je descend de l’autobus sur la promenade du Portage de Hull et je marche jusqu’à la tour Notre-Dame au bout de la rue Laurier à Hull. Là, je descends dans le stationnement sous l’édifice et j’emprunte la voiture de N. , la fille de monsieur D., et je me rend à Gatineau, à la cité du jardin, la résidence de monsieur et de madame D. Je sonne et je monte à leur appartement et j’assiste madame pour s’installer dans la chaise roulante. Pour sa part, monsieur D. utilise une marchette. À l’hôpital, je les descend à l’entrée principale et ils m’attendent pendant que je gare la voiture. Puis j’attend avec eux dans la salle d’attente. Je les aide à entrer dans le bureau du médecin. Puis je retourne à la salle d’attente jusqu’à ce que la rencontre avec le médecin soit terminée. Puis nous revenons. Pour ce qui est de demain, je devrais être de retour ici vers 16h.
Je change un peu de sujet maintenant pour revenir à un peu de thérapie en ce qui concerne Stéphane. Peu de temps après avoir écrit à son propos à l’une de mes dernières sessions d’écriture, il affichait encore disponible pour le clavardage. Comme je doutais qu’il devait modifier quelque chose à son espace perso, je suis allé vérifier, et effectivement, enfin, il avait changé sa phrase qui était, je le rappelle : Je me souviendrai de toi G.. Sa nouvelle phrase est tout simplement : « Profitez le la vie tant que vous pouvez ». Encore une fois, j’ai testé et j’ai changé mon statut de clavardage d’invisible à disponible. Une fois de plus, il m’a salué. Je lui ai dit : « enfin, tu as changé ta phrase ». Puis après sa réponse, je lui ai dit : « Adieu ». Il m’a demandé pourquoi. Je lui ai dit qu’il n’y avait pas moyen de savoir à qui j’avais affaire avec lui. Puis j’ai fermé le clavardage. Ce qui s’avérera peut-être être la dernière fois. Et c’est tant mieux.
Le dimanche 20 juin 2010
Il est maintenant 10hres20. Je m’installe à l’ordinateur pour un temps indéterminé. J’écris maintenant, et, j’espère pouvoir écrire également cet après-midi. Après le déjeuner, j’ai fait un peu de travail dans le potager. Le temps chaud et humide que nous connaissons présentement est excellent pour la croissance des plants. En compagnie de C. hier matin, j’ai coupé les premières feuilles de laitue de l’année. Par la suite, chacun de notre côté, nous nous sommes préparés une petite salade avec laitue, oignon, crème, sel et poivre. C’était vraiment très bon. La récolte sera excellente cette année en fèves, en laitue, en concombres et en tomates. D’avoir enfoui mes déchets compostables l’automne et le printemps dernier commence à porter des fruits.
Hier, j’ai passablement dormi tout le long du jour, en avant-midi, en après-midi, et hier soir, je me suis endormi à 10hres30 et je me suis réveillé à 5hres ce matin. Ces longues périodes de repos m’ont été bénéfiques. J’ai besoin de journées de sommeil de temps à autres, peut-être une fois la semaine. En temps normal, je me couche à 10hres30 et je me réveille vers 4hres30.
Toujours est-il que la fin d’une de ces périodes de sommeil, hier, m’a laissé un très beau rêve en mémoire. C’était, comme actualité du rêve, les dernières années de ma mère, elle était malade. La seule discordance par rapport au quotidien de ces dernières années, c’est qu’elle avait préparé le souper. Elle se demandait si elle devait servir du vin. Et pour servir ce vin, elle a utilisé les deux petits verres à vin que nous utilisions tout le temps. Deux beaux petits verres à vin chargés d’émotions.
Dans la vraie vie, avant qu’elle ne sombre vraiment, et que nous buvions notre vin du dimanche midi dans ces verres, elle avait noté :‹‹quand je ne serai plus là, ces verres là vont te rappeler bien des souvenirs››. Puis pour revenir dans le rêve, je songeais que ce ne serait peut-être pas bon pour elle de boire du vin, que cela la troublerait d’avantage.
Il faut préciser qu’au réveil , je suis resté dans l′esprit du rêve un bon moment. C’est-à-dire que je suis demeuré dans des dispositions très positives.
Notons aussi que ce rêve ne m’a pas donné le goût de boire du vin ou de l’alcool. Tout était dans le symbolisme du fait que ma mère dans l’état de ses dernières années, soit le véritable état qui était le sien à son décès le 23 avril 2007, que ma mère dis-je, prépare le repas et serve le vin dans ces deux petits verres.
Un autre saut dans la vraie vie des nombreuses dernières années, alors que je lui disais que je n’écrivais plus (ce fut effectivement le cas pour très longtemps), elle avait prophétisé : « quand tu vas commencer à écrire, tu vas en avoir long à écrire ».
C’est vraiment de vider le sujet de ce rêve, mais au réveil hier, je me suis souvenu que les derniers temps, un de ces deux verres à vin était brisé. Il n’en restait qu’un seul. Et j’ai regretté, hier, que ce verre ne soit pas ici. Et j’ai pensé, qu’unique, ne faisant plus partie d’aucun ensemble, il avait peut-être pris le chemin de la St-Vincent de Paul.
Ces deux verres à vin accompagnait une bouteille que monsieur H.,l’agriculteur qui loue notre ferme à Luskville, avait offert à ma mère à l’occasion d’un des premiers Noël qu’il travaillait cette terre. Ces deux verres n’avaient rien de terriblement luxueux. Ils étaient tout simplement reconnaissables parmi les autres verres de l’armoire.
Dans ce rêve, je voyais l’écriture de ce journal qui peut parfois me conduire jusqu’à des sensations et à des déblocages insoupçonnés. Je voyais la prière, l’énergie, l’amour et l’amitié, les membres de la famille, mes clients, bref, tout ce qui compose ma vie. Avec la certitude que relativement bientôt, je jouirai d’un peu plus de temps à consacrer aux choses importantes.
Le lundi 21 juin 2010
Le temps d’écrire quelques mots m’est accordé en ce lundi matin, le plus long jour de l’année. Il est près de 6hres30. C. était ici à 5hres15 ce matin. Elle a bu un café et elle est repartie. Normalement, je devrais jouir d’un peu de paix jusqu’après 8hres. Je quitterai l’appartement vers 11hres30 aujourd’hui pour conduire les D. à l’hôpital de Gatineau. Madame aura une prise de sang et nous attendrons plus d’une heure pour les résultats et pour qu’elle rencontre le médecin qui ajustera la dose d’un de ses médicaments selon les résultats de l’analyse du sang. C’est le deuxième lundi de file que j’ai ce contrat avec eux. Je me suis réservé l’avant –midi pour demeurer ici.
J’ai arrosé le potager ce matin. Il a encore progressé au cours de la nuit.
J’ai dormi une bonne nuit sans rêve. Je me sens bien.