la très grande lettre

Je coupe un peu moins de texte

Ces derniers temps, j’ai lu deux livres écrits par l’écrivain Norvégien Karl Ove Knausgaard. Ce sont les deux premiers titres de la série qu’il a intitulé mon combat. Ce sont deux excellents livres d’un excellent écrivain. C’est, en fait, sa propre histoire qu’il nous raconte. Ce qui touche à mes écritures là-dedans, c’est le fait que fréquemment, il raconte en détail ses faits et gestes.
Comme exemple, je transcris cet extrait de la page 163 de la mort d’un père. "Je me levai, allai à la cuisine et mis une assiette de spaghettis et de boulettes de viande au four à micro-ondes car je n’avais pas mangé depuis le déjeuner de la veille. J’allai à la salle de bains et me douchai surtout pour passer le temps que prendrait le plat à réchauffer, m’habillai, pris une fourchette et un couteau, remplis mon verre d’eau, sortis l’assiette du four et m’assis pour manger.
L’auteur explique quelque part que c’est là l’un des conseils qu’on lui avait donné dans ses cours de littérature, de tout raconter. Pour ma part, je ne décris pas tout en détails constamment, mais pour l’extrait de mon journal de 2011 que je colle ci-dessous, j’ai retranché un peu moins de détails que je ne l’aurais fait auparavant.
Toujours est-il, un mot sur le temps présent, depuis les trois dernières semaines, je me rends chez madame E. cinq jours semaine. Elle est âgée de 91 ans et demi et c’est devenu utile qu’elle reçoive de l’aide tous les jours. Un de ses trois fils la visite au cours de la fin de semaine. Je travaille donc un peu plus d’heures qu’avant, mais je me sens bien là-dedans.
Comme racontait le chanteur Robert Charlebois dans une de ses chansons où il personnifiait un pianiste de club, ça me fait des saprés bonnes payes
Sans plus tarder, la suite du journal de 2011.

Le dimanche 27 févr. 11
Une semaine a passé Je m’installais devant l’ordinateur au moins une fois tous les jours depuis les dernières écritures, mais il manquait toujours soit l’énergie, soit l’inspiration. J’espère que ce sera mieux aujourd’hui.
Je persiste dans le fait de ne pas consommer d’alcool et cela ne demande aucun effort. Je me sens mieux, c’est évident. Je fais au moins trente minutes de bicyclette stationnaire au moins trois fois par semaine, surtout les journées au cours desquelles je n’ai pas à quitter l’appartement tôt le matin.
Je fume toujours la cigarette. Je fume des rouleuses. J’ai noté une certaine diminution dans la consommation de tabac. Il n’y a pas de quoi se péter les bretelles, pour l’instant, mais une canne de 100 grammes me dure maintenant un peu plus de quatre journées et demi, alors que pendant longtemps, c’était quatre jours seulement.
Juste une parenthèse pour décrire un peu comment c’est ici, assez souvent, le matin. J’ai fait les prières du matin entre 5h20 et 5h45. J’ai relaxé un peu avec un café. A. a appelé à 6h pour emprunter 10$ . Je lui ai apporté ses 10$. Puis je suis revenu terminer le café et m’installer à l’ordinateur. J’ai commencé à écrire et, au bout de quelques lignes, L. a appelé. Il était 7h. Ce n’est pas le cas ce matin, mais assez souvent, C. vient boire un café ou deux quelques temps entre 6h et 8h.
Je suis certain de jouir de passablement de paix aujourd’hui car C. restera confinée à son appartement dans l’attente de la visite de sa mère . N’ayant pas le téléphone, ses visiteurs ne peuvent l’avertir de l’heure de leur arrivée. Pour ma part, aujourd’hui, j’ai de la soupe à préparer et je souperai chez T. et H.
La semaine dernière, j’ai conduit N. D., la fille de monsieur et madame D.pour sa physio lundi, mercredi et vendredi. J’ai travaillé pour madame E. mardi et jeudi. Demain je me rendrai à l’hôpital de Gatineau en compagnie de madame E. pour l’opération de son œil gauche. Pendant le temps qu’elle sera là, je viendrai passer un peu plus d’une heure ici. Et mardi, probablement qu’elle aura rendez-vous avec le docteur Nathalie Teboul qui l’aura opérée lundi.
Toujours est-il. Je reviens en soirée. Il est 22h50. C. m’a finalement visité ce matin et j’ai alors interrompu les écritures. J’ai passé un bout de temps avec elle, puis, je me suis brossé les dents et je me suis rasé. Ensuite, j’ai fait de la bicyclette stationnaire durant 30 minutes et j’ai déjeuné. Tout en mangeant, j’écoutais l’émission du matin à la radio et quelqu’un a donné une très belle définition de ce que c’est qu’un journaliste. C’est celui qui lève le voile.
Ensuite, il était près de 9h30, j’ai fait la sieste jusqu’à 11h15. Au réveil, il y avait un message de T. comme quoi elle devait participer à un baptême en après-midi et qu’elle m’apporterait une lasagne sur l’heure du midi pour mon souper. J’ai commencé à faire de la soupe que j’ai mise au feu à 13h15 et que j’ai versée dans des pots à 15h30. J’en ai 10 portions. Ensuite, je me suis endormi de nouveau jusqu’à 17h30. Et là, j’ai mis la lasagne au four et je me suis fait une salade. J’ai placé les pots de soupe au congélateur. J’ai soupé. J’ai fait la vaisselle. Je me suis rendu au dépanneur pour acheter du lait, deux bouteilles de RC en cas que C. en ait besoin demain, un petit sac de croustilles et le billet de loterie pour le tirage de la Banco de ce soir. Puis plus tard en soirée, C. est venue passer un bout de temps ici. Enfin, j’ai pris ma douche et je me suis installé à l’ordinateur.

Le lundi 28 février 2011

5h50, ce matin, j’ai le temps de quelques paragraphes avant de vaquer aux occupations du matin, la toilette et le déjeuner. Je quitterai à 7h45 pour arriver chez madame E. vers 9h.. Nous partirons alors pour l’hôpital de Gatineau. J’aurai le temps de revenir ici pendant son opération pour les cataractes. Et cet après-midi, il me faudra partir de chez elle au plus tard à 2h50 pour monter à bord de l’autobus de 2h55 et être au CLSC à 4h pour l’injection.
J’ai différents rêves à raconter. Peu importe leur véritable signification, le choix des figurants indique simplement que je suis vraiment intégré à Mon chez nous. L’un de ces rêves, la semaine dernière, C. et A. étaient dans mon appartement. Je crois que nous terminions un repas. Céline a mis très peu de temps à laver l’amas de vaisselle qu’il y avait et je devais l’essuyer. A. est partie. Pendant que j’essuyais la vaisselle, je suis allé vérifier si elle était vraiment partie car, je crois, que C. et moi avions des commentaires à passer à son sujet. Ce qui me reste de ce rêve, c’est le peu de temps qu’il a fallu à C. pour laver beaucoup de vaisselle et le fait qu’il semblait que cela me demanderait pas mal plus de temps pour l’essuyer. Le trip du ménage et du nettoyage dans les rêves, cela ne demandera pas grand-chose pour régler un amas de problèmes psychologiques mais que cela demandera un peu plus de temps
peut-être à digérer ce nettoyage intérieur.
Et puis l’autre rêve qui mérite d’être raconté ne date que de ce matin. Il mettait en scène J., une intervenante que j’aime bien mais que je ne rencontre plus tellement souvent car elle est affectée à d’autres blocs que le nôtre. Toujours est-il que dans le rêve, elle prenait congé ce matin là car sa grand-mère ou sa belle-mère, je ne sais plus, venait de mourir. Et dans le rêve, cette dame qui venait de décéder, était également parente avec moi. Et c’est lorsque J. m’a appris que son décès ne datait que de la veille au soir que j’ai compris que ma famille n’avait pas eu le temps de m’avertir.
Il faut absolument que je revienne à ces écritures à une ou deux occasions au cours de la journée avant d’expédier la mise à jour de ces écritures à mon psychologue, G. D. J’ai l’impression parfois d’agir avec ces écritures comme je le faisais avec les travaux scolaires, ou encore, avec les textes journalistiques. Je ne produis que sous la pression. J’envisage un changement à cet égard, c’est-à-dire que le fait d’écrire fasse partie du quotidien, comme le fait de lire un bout de roman fait maintenant partie des activités régulières.

Le mardi premier mars 2011

Je me livre à un dernier sprint avant l’envoi de la mise à jour de ces écritures à G. D.. Je jouis de l’avant-midi de congé avant de me rendre chez madame E. en après-midi pour un rendez-vous chez le docteur Teboul qui lui a enlevé les cataractes de l’œil droit hier.
Toute une journée que celle d’hier, bien qu’il faisait tempête à plein, il fallait tout de même nous rendre à l’hôpital de Gatineau pour 10h15. Je ne me souvenais pas d’avoir conduit une voiture dans de telles conditions. Les routes n’avaient pas encore été déblayées. Cela a bien été, mais m’a beaucoup fatigué. Je l’ai laissée dans la salle d’attente pour la chirurgie et je suis revenu ici pour un peu plus d’une heure après avoir ramassé le médicament pour mon injection l’après-midi.
Je prévoyais être de retour chez elle vers 2h30 et ainsi pouvoir monter à bord de l’autobus de 2h55 pour être à temps pour le rendez-vous de l’injection à 16h. Mais le docteur accusait plus d’une heure et demie de retard dans l’horaire de ses opérations, ce qui a fait qu’elle était prête seulement un peu avant 15h. Elle a alors mangé un goûter à la cafétéria de l’hôpital et nous sommes arrivés au CLSC de Hull à 16h10. Elle m’a attendu une dizaine de minutes dans la voiture pendant que je recevais l’injection, et, par la suite, nous sommes revenus chez elle peu avant 17h. Elle devait r rejoindre son fils P. qui demeure à Aylmer pour que celui-ci l’accompagne durant la soirée et passe la nuit dernière dans cette maison. J’ai emprunté l’autobus de 5h30 et j’étais ici peu après 18h. Je me suis fait chauffer une soupe et j’ai fait une salade pour accompagner le restant de la lasagne de Thérèse pour le souper. J’étais vraiment fatigué. C. est venue passer un bout de temps ici durant mon souper. Je me suis couché à 8h30. J’ai dormi en ligne jusqu’à 1h. Je suis resté éveillé un bout de temps. J’ai fait la vaisselle et d’autres choses. Puis je me suis recouché vers 3h30 et j’ai dormi jusqu’à 6h.
À 7h, C. m’a remis les 50.$ qu’elle me devait. Annick m’avait pour sa part remboursé 45$ hier. Avec cet argent, j’achèterai trois cannes de tabac ce soir.
Toujours est-il, il y aurait sans doute autres choses à raconter. J’y reviendrai. Pour l’instant, j’envoie le tout à G., j’écris un courriel à mon frère A. je déjeune, je signe le chèque pour le loyer et je vais passer un moment au rez de chaussée. Ensuite, je me reposerai jusqu’à l’heure du départ.